La danse du French Cancan est l’une des danses les plus populaires de l’histoire de Paris, très en vogue vers les années 1830 dans les bals publics de la capitale. Cette danse (French Cancan) est souvent improvisée, combinant postures et levers de jambes. Considérée aujourd’hui comme une attraction touristique de Paris la nuit, au parfum insolent, la danse du Cancan a une histoire intimement liée à l’émancipation des Parisiens en général, plus particulièrement à celle des femmes. Voici l’histoire sulfureuse derrière ce Cancan français subversif et féministe allant à l’envers des mœurs de l’époque.
Histoire du French Cancan
Lorsqu’elle fut exécutée pour la première fois dans un spectacle de cabaret à Paris, cette danse qui prétendait montrer des blanchisseuses en train de s’ébattre et de soulever leurs jupes, scandalisa la société, et la presse de l’époque s’empressa de condamner cette licence. On dit que les dames qui dansaient portaient des sous-vêtements osés et que leur performance a attiré la colère de l’église. Des sermons furent prêchés dans tout Paris contre cette danse démoniaque et les femmes qui la dansaient.
Dans les années 1820, l’histoire de la danse française du Cancan commence. À cette époque, les gens se rendaient aux bals publics de la capitale pour danser le « quadrille ». Le quadrille était une danse en couple très populaire à Paris, mais elle était très codifiée et ne laissait aucune place à l’improvisation.
Dans les années 1830, le Cancan apparaît à Paris. Les origines du cancan sont un peu difficiles à cerner. « Cancan », dans l’argot français du début du 19e siècle, signifiait commérage malveillant ou scandale. À cette époque, les gens aimaient aller dans les bals et la dernière danse de la nuit était généralement en couple, appelée le quadrille. Le cancan est né de cette dernière danse, avec des coups de pied plus hauts et énergétiques. Cela aurait été parfait si les femmes ne portaient pas de culottes sans entrejambe sous leurs jupes à volants, rendant les coups de pied incroyablement révélateurs. Le Cancan a acquis la réputation d’être salace et scandaleux.
En 1831, cette danse est interdite. Presque interdite comme pour plusieurs danses populaires, quelque peu osées, avant et après le French CanCan, il y eut des tentatives de répression des danseurs. Les autorités sont allées jusqu’à arrêter des participants trop enthousiastes, mais la danse n’a jamais atteint le point d’être complètement interdite à Paris. Au contraire, elle s’est déplacée sur la scène où les interprètes ont commencé à affiner les mouvements de base et à les amener plus loin dans le domaine de la virtuosité.
En 1889, le célèbre club du Moulin Rouge a été construit et le Cancan est devenue une star, attirant des fans du monde entier et faisant gagner au club une notoriété et une grande richesse. On qualifie cette période de Belle Époque, l’argent coule à flots et les gens aiment se lâcher et s’amuser.
À la fin du 19e siècle, cette danse devient réellement commerciale. À la fin du 19e siècle, la France vivait sa Belle Époque – une période pendant laquelle le pays a fait des bonds en avant dans presque tous les secteurs de la société, comme l’architecture, la science et la culture. Le pays n’a pas connu de guerre (la dernière étant la guerre franco-prussienne de 1871) jusqu’au déclenchement de la Première Guerre mondiale. C’est à cette époque que le cancan se commercialise.
Le French Cancan a fait la réputation de Toulouse Lautrec
Le peintre français Lautrec était un artiste en herbe en 1891 lorsqu’il a peint une affiche qui allait faire sa réputation et devenir l’une des œuvres d’art françaises les plus emblématiques. Lautrec souffrait d’une maladie qui retardait sa croissance et il se cachait dans les salles de danse de l’époque. Il a peint une publicité pour le Moulin Rouge qui était considérée comme scandaleuse.
La femme au centre de l’affiche est Louise Webber, la plus célèbre danseuse de cancan et la mieux payée de Paris à l’époque. Elle était si douée qu’on disait qu’elle pouvait faire tomber un chapeau de la tête d’un homme avec ses coups de pied. Mais son partenaire de danse a les mains qui pointent vers ses parties génitales, ce qui était considéré comme vraiment scandaleux.
Rares sont ceux qui connaissent les origines du French Cancan au sein de la classe ouvrière et son histoire glamour et déroutante. Pour la plupart, le Cancan est une danse idiote et sexy pour les touristes qui visitent Paris. La danse que l’on retrouve aujourd’hui sur les scènes du Moulin Rouge est bien loin de celle de La Goulue. D’ailleurs, s’il vivait aujourd’hui, Toulouse-Lautrec pourrait même lever le nez sur ces numéros très chorégraphiés et stylisés.
La réputation « vintage » de la danse ne correspond pas tout à fait à la scène nocturne française du début du siècle qu’elle est censée représenter. Elle est bien plus conforme aux festivités et au style de spectacle des années 1920, qui se sont déroulées 90 ans après la conception du Cancan. Aujourd’hui, près de 200 ans après la naissance de la danse, le Cancan original du XIXe siècle reste largement oublié et tragiquement incompris.
Conclusion
Aujourd’hui, le French Cancan est toujours dansé dans le monde entier et, bien que le Moulin Rouge soit toujours considéré comme l’endroit de premier choix pour voir ce spectacle, vous pouvez trouver des troupes en Europe, et même ici, en Amérique du Nord. Cette danse s’est transformée des dernières figures d’une majestueuse set-dance pour les couples, en une forme de danse bruyante et acrobatique. Actuellement, elle reprend les traditionnels « high kicks », les écarts, les roues et port d’armes (tenir une jambe droite jusqu’à la tête et tourner en arrière dans un cercle), en plus des flips, des équilibres sur la tête, des roues assistées et d’autres éléments de danse moderne pour créer une danse encore plus énergique requérant de l’endurance et de la souplesse.